L'aquariophilie pour des aquariums modernes
Sommaire :

Mikrogeophagus ramirezi

Le ramirezi, ou Mikrogeophagus ramirezi, est un cichlidé nain d'eau douce d'Amérique du Sud, très coloré, très apprécié des aquariophiles débutants. Il présente un corps ovoïde avec de magnifiques couleurs jaune, orange et bleu. Une lumière indirecte sur le poisson révèle mieux ses reflets irisés.

Mikrogeophagus ramireziMikrogeophagus ramirezi

Description

Le poisson Mikrogeophagus ramirezi vit à la fois dans les eaux cristallines de cours d'eau lents avec une épaisse végétation et un sol boueux que dans les zones littorales envahissant des lacs chauds à eaux troubles. À la différence des autres cichlidés du même groupe qui déposent leurs oeufs sur des roches, il pond dans un trou creusé dans le gravier. C'est une caractéristique de la tribu Geophaginae, les géophages.

L'espérance de vie de Mikrogeophagus ramirezi est estimée de 3 à 5 ans. L'espèce de ce poisson est également connue sous d'anciens taxons tels que Papiliochromis ramirezi, Apistogramma ramirezi ou encore Microgeophagus ramirezi.

Un Ramirezi Gold, une sélection appréciée des débutants :
Souche xanthique de Mikrogeophagus ramirezi gold
De nombreuses souches de M. ramirezi ont été développées en Asie pour l'aquariophilie. Il s'agit notamment de nombreux formes colorées comme la version xanthique Gold, une variété atteinte de xanthisme, ainsi que des variétés à grandes et longues nageoires, type voile.

Beaucoup de ces variétés souffrent d'une baisse de la fécondité, de problèmes de santé ou de soins au couvain réduits en comparaison de spécimens de type sauvage, devenu difficile à se procurer en magasin aquariophile.

Paramètres

Les origines géographiques et climatiques, le climax des Llanos, instruisent sur la nature de la maintenance du ramirezi : il tolère de nombreuses conditions en aquarium, ce qui participe encore plus à sa popularité, en plus de ses superbes coloris. Ainsi, un pH de 4,8 à 6,8 est idéal, mais les poissons d'élevage supporteront tout autant un pH supérieur à 7,0 (jusque 7,6). La dureté totale de l'eau, le GH, est assez peu important, sauf pour la reproduction pour laquelle il est souhaitable de le maintenir en dessous de 10 (et même plutôt GH en dessous de 5).

Dans la nature, les fameux Llanos qui constituent l'habitat originel de M. ramirezi, l'eau est chaude : de 25,5 °C en hiver à 29,5 °C en été; des pointes à 32 °C sont communes au cours de certains étés particulièrement chauds. La température de maintenance de ce poisson se situe plus à 26–27 °C qu'à 23–24 °C.

Attention, il est assez sensible aux changements de la composition physico-chimique de l'eau; c'est un poisson qui reste assez fragile, surtout les variétés "trop" sélectionnées qui ont encore fragilisées cette espèce sur le plan génétique.

Comportement

De nature calme, Microgeophagus ramirezi peut cohabiter avec de nombreuses autres espèces, telles que d'autres cichlidés nains ou des bancs de Characidés (tétras) et de petits poissons de fond comme les Corydoras. La cohabitation avec des crevettes est toujours problématique car les deux types d'animaux exploitent la même zone d'aquarium et les trop petites crevettes serviront de nourriture aux ramirezis adultes. N'espérez pas obtenir de spécimens adultes de crevettes type Red Cherry avec des poissons : les larves de crevettes sont irrémédiablement mangées par les poissons.

Attention aux associations avec des espèces trop actives ou trop agressives : les ramirezis ont alors tendance à disparaître dans le décor et finissent par dépérir assez vite.

D'autres poissons présents dans la région d'origine (espèces naturelles associées pour un aquarium écotypique) sont disponibles dans le commerce des aquariums et comprennent : Corydoras delphax, Platydoras costatus, Baryancistrus beggini, Hypancistrus inspector, Panqolus maccus, Panaque nigrolineatus, Hemigrammus rhodostomus, Hemigrammus stictus, Hyphessobrycon sweglesi, Paracheirodon axelrodi, Pristella maxillaris, Copella nattereri, Biotodoma wavrini, Geophagus abalios, Heros severus, Mesonauta insignis, Satanoperca daemon et le beau Uaru fernandezyepezi.

Alimentation

Microgeophagus ramirezi est omnivore et mange des artémias, vers de vase, vers Grindal, crevettes finement hachées, de nombreuses sources de protéines animales, et l'idéal est de pratiquer des distributions de nourriture vivante avec des Cyclops, puces d'eau, larves de moustiques...) mais aussi des paillettes et petits granulés.

Les nourritures lyophilisées, mêmes si elles sont acceptées, ne devraient pas être la source principale d'alimentation ! Il faut préférer de la nourriture congelée, ou mieux, vivante. La nourriture vivante reste le meilleur moyen de déclencher des reproductions : c'est une condition préalable pour réussir à multiplier le ramirezi et d'autres cichlidés nains.

Reproduction

Notre Ramirezi d'eau douce est un poisson timide. Le bac doit lui offrir des refuges grâce à des racines, des plantes, des surplombs rocheux, un substrat sableux... Les oeufs sont pondus à même le substrat et la reproduction est assez facile.

Spécimen de poisson mâle d'un M. ramirezi :
Mâle adulte de Mikrogeophagus ramirezi
Le dimorphisme sexuel entre mâle Mikrogeophagus ramirezi et femelle est assez facile à observer car le mâle offre des couleurs bien plus vives et des nageoires anales et dorsales effilées en pointe. Finalement, le mâle a le 2ème rayon de la nageoire dorsale antérieure bien plus long (et noir) que les autres; la femelle a fréquemment le ventre légèrement rosé.

Pour provoquer la reproduction, distribuez de la nourriture vivante (vers de vase, daphnies...) en instaurant parallèlement des changements d'eau avec de l'eau neuve (osmosée de préférence pour adoucir le milieu). Dès cet instant, le mâle devient assez territorial dès les préludes de la reproduction entamés. L'espèce forme des couples monogames et avant le frai, les mâles ne tolèrent pas les autres mâles.

L'espèce est connue pour pondre de petits oeufs adhésifs de 0,9 à 1,5 mm de diamètre, sur des pierres aplaties ou directement dans de petites dépressions creusées dans le gravier, en bon nidificateur que le ramirezi est. Comme beaucoup de cichlidés, M. ramirezi pratique des soins biparentaux au couvain avec le mâle et la femelle aérant tour à tour les oeufs mais aussi la défense territoriale. La taille de la couvée typique pour l'espèce est de 150–300 oeufs, mais avec des poissons âgés (surtout la femelle) des pontes jusqu'à 500 oeufs ont été rapportées.

La couvée d'un couple de Ramirezi :
La couvée de la ponte d'un couple de Ramirezi
La couvée des ramirezis est gardée par les deux parents contre tout intrus qui voudraient s'approcher des oeufs de la ponte.

Les oeufs éclosent en 40 heures à 29 °C. Il faut de la chaleur.

Des centaines d'alevins en dessous d'un mâle M. ramirezi :
Des centaines d'alevins du couvain de Mikrogeophagus ramirezi en dessous du mâle
Les alevins de M. ramirezi atteignent le stade de la nage libre après 5 jours.

Les larves ne sont pas en nage libre pendant 5 jours, mais une fois ce délai dépassé, les alevins sont escortés par le mâle ou la femelle en groupe dense pour se nourrir d'infusoires, de paramécies ou de poudres destinées à l'élevage des petits poissons.

Le dimorphisme sexuel des mâles et femelles

Les sexes sont faciles à distinguer :

  • Chez les mâles, le second rayon de la nageoire dorsale est plus développé;
  • Chez les femelles, la deuxième épine dorsale de la nageoire dorsale est plus courte que chez les mâles, avec une hauteur plus homogène et ont souvent un ventre rougeâtre à violet;
  • Peu de temps avant le frai, la femelle est aussi clairement visible avec un ventre franchement rebondi et aussi la présence d'un ovipositeur.

Cas du couple instable

Toutefois, à ce moment-là, une période critique est à craindre avec les jeunes couples : les deux géniteurs peuvent ne plus s'accorder et le résultat de la ponte sera décimée. Voir une expérience de reproduction de Mikrogeophagus ramirezi.

Cas de l'infertilité des mâles

Les cichlidés sauvages, surtout le Ramirezi, sont souvent plus colorés que les homologues élevés en captivité, lesquels souffrent de l'élevage dans des conditions pauvres et aussi des injections d'hormones pour obtenir plus de couleur. Malheureusement, ce comportement d'élevage de masse amène une phénomène mal perçu des aquariophiles : un mâle sur quatre est infertile. En particulier, le Ramirezi Jumbo a totalement perdu ses capacités reproductives.

Taxonomie

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Embranchement:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Cichliformes
Sous-ordre:Labroidei
Famille:Cichlidae
Sous-famille:Cichlinae
Tribu:Geophaginae
[*] Genre:Mikrogeophagus
Espèce:ramirezi
Nom scientifique:Mikrogeophagus ramirezi
Descripteur:Myers & Harry
Année description:1948
Basionyme/Protonyme:Apistogramma ramirezi
Synonymes:Apistogramma ramirezi, Microgeophagus ramirezi, Papiliochromis ramirezi
Noms communs:(en) Ram cichlid, Butterfly cichlid, Ramirez's dwarf cichlid, Dwarf butterfly cichlid
Origine géographique
Habitat naturel:Colombie, Venezuela
Continent d'origine:Amérique du Sud
Abondance:Courant
Maintenance de M. ramirezi:
Maintenance:facile
Pour aquariophile:débutant
Nombre individus:Couple
Volume:50 litres
Taille:5,0 à 6,0 cm
pH:5,0 à 7,5
Dureté GH:1 à 10
Température:24 à 32 °C
Espérance de vie:3 à 5 ans
Taille du couvain:150 à 500 oeufs

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre mikrogeophagus du taxon mikrogeophagus ramirezi.

Genre Mikrogeophagus : Les petits cichlidés du genre Mikrogeophagus sont indigènes des bassins des fleuves Amazone et Orénoque, en Amérique du Sud. Ces espèces de cichlidés nains, constituant l'ancien genre synonyme Papiliochromis, sont populaires auprès des...

Famille Cichlidae : La famille Cichlidae regroupe environ 1 760 espèces de poissons d'eau douces, les cichlidés de l'ordre des Cichliformes, surtout originaires d'Amérique latine (sud et centrale) et d'Afrique. La famille Cichlidae comporte des poissons d'aquarium très...

Ordre Cichliformes : Les Cichliformes sont un ordre de poissons intégrant notamment tous les cichlidés, anciennement classés dans l'ordre des Perciformes. Cichliformes est l'un des...

Classe Actinopterygii : La classe Actinopterygii, francisé en Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le...

Suggestions

Compléments

Le poisson Mikrogeophagus ramirezi est rarement appelé par son taxon exact et complet car le nom de genre a changé une bonne dizaine de fois ! Si bien, que le nom d'espèce étant stable, les us et coutumes veulent qu'on désigne ce poisson uniquement par son nom d'espèce (suffisamment spécifique pour éviter toute confusion).

Le mot "ramirezi" rend hommage à Manuel Ramírez, un collecteur naturaliste qui a importé ces poissons en Europe en 1948 à partir de la Bolivie.

Historiquement, c'est seulement en 1998 que cette espèce est correctement identifiée dans le genre Mikrogeophagus par l'ichtyologiste Sven O. Kullander, conservateur principal du Département de zoologie des vertébrés au Muséum d'histoire naturelle de Suède.

Origine géographie détaillée

Originaire du bassin du fleuve Orénoque, le "rami" se rencontre dans les Llanos du Venezuela et de la Colombie, une région géographique de plaines de l'Est colombien et du Sud vénézuélien. Les spécimens types ont été capturés dans les savanes du Venezuela entre la ville de Palenque et la rivière Meta. Cette zone géographique couvre la région naturelle de l'Orénoque et une partie de la région Amazone. C'est une vaste prairie de plaine tropicale située à l'Est de la Cordillère des Andes, et il s'agit d'une écorégion de prairies inondées et d'un biome de savanes. Toutefois, certains spécimens sont connus pour avoir été capturés dans le Rio Purus, au Brésil, un affluent du fleuve Amazone situé à quelque distance de l'Orénoque. Ainsi, en 1966, Lüling a découvert ces poissons dans le système de la rivière Mamoré en Bolivie, vers Meinken. Deux ans plus tard, en 1968, Fischer a trouvé ces poissons au Venezuela, dans le bassin du Rio Guarico.

Le changement climatique dans les Llanos (vaste étendue au Nord-Ouest de l'Amérique du Sud, de la Colombie au Venezuela) est extrême. Pendant la saison des pluies de Mai à Octobre, une partie des Llanos peut être inondée jusqu'à un mètre de hauteur. Cela transforme les forêts et les prairies en une zone humide temporaire, comparable au Pantanal du centre de l'Amérique du Sud. Cette inondation crée également un biotope unique pour sa faune. Ainsi, la région abrite environ 70 espèces d'oiseaux d'eau, y compris l'Ibis rouge. Une grande partie de la distribution du Moucherolle à la barbe blanche est dans les Llanos et on y trouve le fameux Capybara (le plus gros rongeur du monde) dans la région de Los Llanos au Venezuela.

Fiche espèce publiée le 01/05/2007 par Jean-François Fortier (mise à jour le 11/12/2021).